En France, une piscine non protégée durant l’hiver peut perdre jusqu’à 30 % de son eau par évaporation et fuites liées au gel. Certains propriétaires pensent qu’il suffit de couvrir le bassin dès les premiers froids, alors que la qualité de l’eau dépend d’un enchaînement d’actions précises au bon moment.
Un hivernage négligé, c’est la promesse de frais de rénovation bien plus élevés qu’un simple entretien durant l’hiver. Laisser filer la température de l’eau ou mal doser les produits revient à dérouler le tapis rouge aux algues dès le retour des beaux jours. Quelques fausses notes et la piscine perd sa limpidité pour toute la saison à venir.
Pourquoi l’hivernage est essentiel pour la qualité de l’eau
Préserver la qualité de l’eau pendant la saison froide, c’est s’assurer un bassin prêt à l’emploi, sans mauvaises surprises quand le soleil revient. Dès que la température chute sous 12°C, l’activité des micro-organismes ralentit, mais ne disparaît pas. Les algues et bactéries n’hésitent pas à profiter de la moindre défaillance. Un hivernage piscine bien mené limite ces dérives et maintient l’équilibre de l’eau.
Le gel ajoute une contrainte de taille. Sans protection, la pression de la glace peut endommager les équipements : skimmers, buses, filtres, rien n’est à l’abri, y compris les parois du bassin, qui risquent la fissure. Utiliser une bâche adaptée, c’est protéger la surface, limiter les pertes d’eau par évaporation et empêcher l’accumulation de débris végétaux. Le diable se cache dans les détails : un hivernage bâclé, et l’on retrouve au printemps une ligne d’eau marquée, des dépôts tenaces, parfois même des débuts de corrosion.
Préparer le filtre, doser précisément les produits d’hivernage, ajuster le niveau d’eau et mettre hors gel les installations font partie des gestes obligatoires. Le but ? Garder une eau de bassin claire, stable, qui réclame moins de traitements à la réouverture. Prendre le temps de réaliser un hivernage de l’eau évite d’avoir à recourir à des traitements « choc » drastiques, synonymes de surconsommation de produits et d’usure prématurée des installations.
Voici ce que permet un hivernage correctement mené :
- Préserver la qualité de l’eau : freiner la formation d’algues et de dépôts.
- Protéger les équipements : prémunir contre les dégâts liés au gel.
- Faciliter la remise en route : gagner du temps et limiter l’usage de produits lors de la saison suivante.
À quel moment préparer sa piscine pour l’hiver ?
Le thermomètre dicte le rythme. Lorsque la température de l’eau passe sous la barre des 15°C et que cette fraîcheur s’installe durablement, il est temps de passer à l’action. Agir trop précipitamment expose à un regain d’activité des micro-organismes ; trop tard, et le gel peut déjà menacer la piscine. La période idéale pour intervenir se situe, selon la région et l’ensoleillement, entre la mi-octobre et la mi-novembre.
Deux types d’hivernage existent : le passif et l’actif. L’hivernage passif consiste à arrêter toute filtration, abaisser le niveau de l’eau sous les buses de refoulement et sécuriser les installations, notamment dans les régions où le gel sévit. L’hivernage actif, lui, maintient une filtration minimale sur quelques heures chaque jour afin de conserver la qualité de l’eau et d’éviter la formation de dépôts.
Le climat, le volume de la piscine et l’équipement déterminent le choix de la méthode. Mieux vaut anticiper que réparer : préparer sa route piscine pour la saison à venir, limiter les interventions de dernière minute, éviter les mauvaises surprises. Restez attentif aux bulletins météo : une vague de froid soudaine impose parfois d’accélérer les préparatifs, surtout en cas de gel nocturne annoncé.
Les étapes clés pour un hivernage réussi et sans mauvaise surprise
Préparation et nettoyage du bassin
Un nettoyage minutieux du bassin s’impose au départ. Brossez la ligne d’eau et les parois, aspirez les dépôts et débarrassez-vous des feuilles ou débris flottants. Plus l’eau est propre au départ, moins les risques de développement d’algues sont élevés durant l’hiver.
Traitement et équilibre de l’eau
Mesurez le pH, l’alcalinité et le taux de désinfectant. Réalisez un traitement choc pour éliminer les derniers micro-organismes. Ajoutez ensuite un produit d’hivernage spécifique : il limitera la croissance d’algues et empêchera les dépôts de calcaire. La dose de produit d’hivernage doit correspondre aux recommandations du fabricant, car chaque bassin a ses particularités.
Gestion du système de filtration
Laissez tourner la filtration pendant 24 à 48 heures pour bien répartir les produits. Si vous optez pour l’hivernage passif, coupez la filtration, abaissez le niveau d’eau en dessous des buses de refoulement et videz la pompe, les canalisations et le filtre. Placez des flotteurs d’hivernage pour limiter la pression du gel sur les parois.
Protection et couverture
Installez une bâche d’hivernage adaptée sur le bassin. Elle empêche l’accumulation des impuretés, limite l’évaporation et contribue à maintenir la qualité de l’eau jusqu’au printemps.
Pour résumer les points à ne pas négliger lors de la préparation, voici les priorités à suivre :
- Nettoyage approfondi
- Équilibre chimique précis
- Filtration maîtrisée
- Protection efficace
Erreurs courantes et astuces pour retrouver une eau limpide au printemps
Manquements fréquents lors de l’hivernage piscine
Les oublis et approximations ont toujours un prix à la remise en service. Quelques erreurs classiques à relever :
- Un traitement incomplet de l’eau conduit souvent à une eau verte ou trouble au redémarrage. Omettre le traitement choc ou négliger le pH permet aux algues de s’installer discrètement pendant l’hiver.
- Un nettoyage superficiel du bassin avant la mise en sommeil laisse des saletés sur la ligne d’eau et les parois. Ces résidus deviennent rapidement un terrain de jeu idéal pour les micro-organismes.
- Une bâche mal adaptée ou détériorée laisse passer impuretés et polluants, accélérant la dégradation de l’eau du bassin.
Gestes techniques à privilégier
Un contrôle régulier de la bâche fait toute la différence : la moindre ouverture laisse entrer feuilles et saletés. Par temps doux, surveillez le niveau d’eau et rectifiez-le si besoin. Si l’hiver s’étire ou si la température de l’eau remonte, une recharge en produit d’hivernage en janvier peut s’avérer utile.
Il est également judicieux de vérifier la pression du gel sur les parois et les flotteurs, surtout lors d’épisodes prolongés de froid. Même sous la bâche, un rinçage occasionnel de la ligne d’eau limite les risques d’algues incrustées.
La remise en route de la piscine au printemps dépend des soins apportés en hiver. Une eau limpide récompense une préparation minutieuse et un entretien régulier, même discret, durant la saison froide. Ceux qui n’ont rien laissé au hasard retrouveront leur bassin sans mauvaise surprise lorsque l’envie de plonger refera surface.

